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COUVERTS VEGETAUX EN GRANDES CULTURES

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De nouveaux essais pour s'adapter aux changements climatiques.

Pour s’adapter aux changements climatiques, les agriculteurs de l’Ouest audois testent la mise en place de couverts végétaux en inter-culture longue. Au-delà de protéger le sol de l’érosion, la mise en place de couverts végétaux permettrait d’améliorer sa fertilité en favorisant une meilleure structure de celui-ci et en stimulant l’activité biologique.

Observation du sol et de la culture essentielle.

Des essais de ces couverts ont été présentés la semaine dernière lors d’une demi-journée organisée sur la commune de Saint-Martin Lalande (11400) et animée par @Jean-Luc VERGE et @Aude AGUZOU, conseiller.es en grandes cultures à la Chambre d’agriculture de l’Aude. Au menu, présentation d’un couvert de Sorgho fourrager (type soudan) pour lequel les performances agronomiques ont été évaluées sur place en s’appuyant sur la méthode MERCI.

Avant cela, il s’agissait dans un premier temps d’échanger sur les différentes techniques d’implantation de ce couvert. Il est ainsi possible de semer à la volée sans aucun travail du sol, avant ou pendant la récolte et de recouvrir les semis par le mulch après moisson. Une deuxième façon de faire consiste à semer à la volée et de faire suivre le semis d’un travail du sol en déchaumant. Etant donné qu’elle ne nécessite pas d’investissement matériel particulier, il s’agit de la technique la plus simple à mettre en œuvre. Cependant, pour que l’implantation du couvert soit réussie, Jean-Luc VERGE rappelle qu’il faut considérer le couvert comme une culture à part entière en faisant appel à une connaissance pédo-climatique à la parcelle !

L’évaluation du couvert végétal reflète une information à un instant t du cycle du couvert, elle est donc évolutive dans le temps. En laissant le couvert évoluer, ce sont davantage de bénéfices qui pourront être attendu par l’agriculteur, explique Jean-Luc. La Méthode d’Estimation des Restitutions potentielles de NPK par les Cultures Intermédiaires (MERCI) est une méthode de terrain. Facile d’utilisation et opérationnelle, elle permet une mesure simple et rapide au champ pour évaluer l’intérêt agronomique, économique et environnemental des cultures intermédiaires multi-services. Au total, ce sont 5 tonnes de matière sèche produite à l’hectare sur la parcelle visitée et 10kg d’azote (N) et 1.8 t/ha de matière organiques restitués dans le sol pour 0.8 t/ha de carbone stockée dans le sol ! Si les restitutions NPK et le stockage du carbone sont des objectifs premiers associés à cette pratique, il faut toutefois rester vigilant sur certains aspects. Le couvert vivant peut altérer la réserve utile et assécher la parcelle, surtout par temps de sécheresse. Il peut également attirer de nouveaux bio-agresseurs et compliquer la gestion des résidus. Encore une fois, à l’agriculteur de prendre la décision sur la date de destruction et de trouver le meilleur compromis. A ce stade, descendre du tracteur et observer son sol et sa culture s’avère incontournable !

Choisir la Méthode de Destruction Mécanique de Couverts : Rouleaux, Broyeurs ou Déchaumeurs ?

En fin de matinée, la démonstration de trois méthodes de destruction mécanique de ce couvert a permis de dégager avantages et inconvénients entre l’utilisation des rouleaux, des broyeurs ou encore des déchaumeurs.

Sans remuer le sol, les rouleaux permettent de coucher le végétal en pinçant la végétation : il permet d’éviter une nouvelle germination et une repousse du couvert. Les techniciens rappellent que le poids du matériel est un facteur important à prendre compte et qu’un lestage peut s’avérer nécessaire. Le débit de chantier est plutôt rapide et à faible coût, il peut s’adapter à tous types d’itinéraires techniques et son efficacité n’est plus à démontrer sur les couverts bien développés et des espèces adaptées (celle qui développent beaucoup de biomasse type sorgho fourrager, féverole bien développée, radis…). Attention cependant aux conditions d’humectation du sol pour éviter un potentiel tassement du sol au moment de la destruction.

Les broyeurs permettent de broyer la végétation en répartissant les résidus du couvert. Avec la création de résidus de petites tailles qui se dégraderont rapidement, cette technique est généralement suivie d’un labour ou d’un travail du sol combiné qui favorise l’enfouissement. Cela représente donc un coût supplémentaire et requiert un temps de travail plus important.

Enfin, les déchaumeurs déracinent et enfouissent le couvert tout en préparant le lit de la culture suivante. Il s’agit d’un outil polyvalent qui broie et incorpore le couvert en maintenant un débit de chantier élevé. Si cette pratique permet de préparer l’implantation de la culture suivante et l’économie d’un passage, son efficacité est plus limitée si le couvert est très développé (risque de bourrage) et s’il s’agit de graminées, alors un seul passage ne sera pas suffisant. Là aussi, attention au compactage et travailler sur un sol bien ressuyé reste de mise.

 

 VOS CONTACTS Chambre d'agriculture de l'Aude 

Jean-Luc Vergé - Chargé de Mission conservation des sols Grandes Cultures // 06 30 28 06 45

Aude Aguzou - Conseillère Grandes Cultures - Ingénieur réseau DEPHY // 06 84 54 64 73

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