Aire de remplissage et préparer sa bouillie
La phase de préparation de la bouillie est un moment où le risque est majeur car le produit est sous forme concentrée et les manipulations sont nombreuses. L’aménagement du poste de remplissage du pulvérisateur est donc essentiel pour prévenir les risques de pollution, pour la sécurité de l’utilisateur et pour préparer une bouillie précisément dosée pour un coût optimum.
Une aire de préparation spécifique et organisée
Les produits phytosanitaires sont des produits très élaborés demandant une grande rigueur dans les dosages pour que l’effet obtenu soit celui souhaité. Déterminer et préparer les bons dosages nécessite de tenir compte de la diversité des présentations des produits (poudre, liquide…), du volume de végétation à traiter, des autorisations sur la culture…L’opération est complexe mais essentielle. En effet, une dose insuffisante ne permettra pas d’obtenir les résultats escomptés et une dose trop importante risquera d’entrainer des dégâts sur votre production ou sur l’environnement.
Trois conditions requises :
- Une plateforme suffisamment grande, plate et stable, à hauteur d’homme.
- Des outils de pesée et/ou de dosage spécifique (rangés dans le local phyto) : balance, verre doseur, cuillère…
- Un point d’eau pour rincer les ustensiles et se laver les mains. Un petit évier est idéal ! Les eaux de lavage sont alors raccordées au dispositif de traitement des effluents.
Deux modèles de paillasses mobiles existent dorénavant sur le marché. Se renseigner auprès de votre distributeur
Un volume de bouillie calculé au plus juste
Cela nécessite d’abord de connaître précisément les surfaces à traiter ! Le volume embarqué lors du dernier remplissage devra alors permettre de traiter juste la surface restante, sans volume de sécurité.
Un mélange effectué dans l’ordre
En cas d’association de produits, veiller à respecter les préconisations des fabricants quant à l’ordre d’introduction de chaque spécialité commerciale.
Un remplissage sécurisé
Eviter les débordements
Même s’il s’agit d’une évidence, cet élément fait partie depuis 2006 de la règlementation sur les produits phytosanitaires. En effet, les débordements accidentels de cuves au moment du remplissage ne sont pas rares et peuvent être à l’origine de pollutions importantes du milieu. « Les utilisateurs des produits destinés à être mélangés à l’eau dans une cuve avant leur utilisation doivent mettre en œuvre un moyen d’éviter tout débordement de cette cuve ».
En pratique :
- Une surveillance attentive
- Un volucompteur à arrêt programmable : solution idéale mais coûteuse
- A défaut un compteur avec remise à zéro manuelle ou un dispositif avec capteur coupant automatiquement l’arrivée d’eau en limite de cuve. Attention, toute application de produit phytosanitaire est interdite sur les éléments du réseau hydrographique (cours d’eau à prendre en compte dans le cadre des Zones non Traitées, définis par arrêté préfectoral, mais aussi caniveaux, avaloirs et bouches d’égouts).
L’arrêté du 12 septembre 2006 remplacé par l’arrêté du 04 mai 2017 exige « un moyen de protection du réseau ne permettant en aucun cas le retour de l’eau de remplissage vers le circuit d’alimentation ». Lors de la préparation de la bouillie, les bidons de produits phytosanitaires doivent être rincés à l’eau claire et l’eau de lavage versée dans la cuve du pulvérisateur.
Protéger la source d’alimentation en eau : 3 solutions :
Solution 1 :
Le clapet anti retour, efficace et pas cher ! Mais à entretenir
Solution 2
Une discontinuité physique (le tuyau ne trempe pas dans la cuve).
Solution 3 : Une cuve intermédiaire surélevée, ou « cuve tampon »
La cuve intermédiaire, une solution fonctionnelle et intéressante ! La cuve, positionnée en hauteur, permet le remplissage par simple gravité. Elle peut être alimentée par les eaux de pluie ! En cas de faible débit d’eau à la source, elle permet de réduire le temps de remplissage. Et si elle est de la même taille que la cuve du pulvérisateur, pas de débordements possibles !